Les aventures des quatre fils Aymon, issues d’une chanson de geste médiévale, ont connu une large diffusion éditoriale, sous des formes très variées, du livret de colportage au livre de luxe (notamment l’édition conçue par Eugène Grasset pour les éditions Launette ci contre).
Ce sont quelques-unes de ces variations qu’on présentera à l’occasion de cette conférence, à partir d’exemplaires conservés à la Médiathèque Jacques Chirac.
Implantée à Troyes en 1978, la Bibliothèque sonore propose un catalogue de quelque 3600 titres d’ouvrages enregistrés par les bénévoles de l’association Les donneurs de voix, avec un accès illimité au catalogue national.
Le développement des outils numériques a permis l’usage de nouveaux supports mis à disposition des auditeurs en difficulté, leur permettant de « lire » un texte par eux-mêmes. La bibliothèque sonore propose ainsi le téléchargement de fichiers ou l’envoi postal de CD. Victor, petit appareil bien ergonomique, permet alors d’écouter à loisir, chez soi quand les moyens numériques font défaut.
Les collégiens et les lycéens ne sont pas oubliés : les textes fondamentaux de la littérature à leur programme leur sont tout autant accessibles.
Figure majeure et novatrice de la littérature enfantine, la comtesse de Ségur a posé, en véritable témoin de son temps, un regard profondément humaniste sur les évolutions sociétales nées de la révolution industrielle.
En écho à sa propre expérience, elle a par ailleurs développé, dans la vingtaine de romans qui composent sa « comédie enfantine », des conceptions novatrices sur le thème de l’éducation, et des vues originales sur la place de la femme, dans la famille et dans la société.
Par Christophe Vellet,
Responsable du service Patrimoine imprimé à la Bibliothèque Mazarine,
commissaire de l’exposition éponyme.
Pour le bicentenaire de la naissance de Baudelaire la Bibliothèque nationale de France consacre au poète, du 3 novembre 2021 au 13 février 2022, une exposition de quelque deux cents pièces.
Intitulée « Baudelaire, la modernité mélancolique », elle prend la mélancolie pour fil directeur de son propos et montre comment, de cette douloureuse compagne de son existence quotidienne, Baudelaire a fait, comme il l’écrivait lui-même, « l’illustre compagne » de la beauté et le creuset tant de son œuvre poétique que de son œuvre critique.
Cette conférence revient sur les principes qui en ont guidé la conception, dicté les choix et organisé le parcours, tout en présentant quelques pièces majeures telles que le manuscrit autographe de Mon cœur mis à nu, les épreuves corrigées de l’édition originale des Fleurs du Mal ou encore, parmi les nombreuses œuvres picturales et graphiques exposées, la série des autoportraits que Baudelaire a dessinés au début des années 1860.
La cote Enfer fut attribuée à la fin des années 1830 par la Bibliothèque royale, aux livres et aux images dits « contraires aux bonnes moeurs ». À partir de la mise au secret de ces textes et de ces images, cette présentation offre un regard sur l’édition clandestine faite d’anonymat, de fausses adresses et de dates trompeuses et livre une histoire de l’écriture et des représentations de l’érotisme, où se distinguent quelques grands noms de la littérature.
Marie-Françoise Quignard fut commissaire, avec Raymond-Josué Seckel, de l’exposition « L’Enfer de la Bibliothèque, Éros au secret » à la Bibliothèque nationale de France (4 décembre 2007-2 mars 2008). Elle dirigea, avec ce dernier, l’ouvrage du même nom, publié en 2019.
Le petit roman pastoral et exotique de Bernardin de Saint Pierre connut, dès sa publication à la fin du XVIIIe siècle, un succès qui ne se démentit pas au fil des décennies.
Il s’accompagna d’une riche iconographie, dans les très nombreuses éditions illustrées mais aussi bien au-delà, dans une série de productions que nous qualifierions aujourd’hui de “produits dérivés”.
Ce sont quelques aspects de cette diffusion par l’image qu’aborderont les deux conférenciers, à partir de documents conservés, pour certains, à la Médiathèque Jacques Chirac.
En partenariat avec l’institut Rachi de Troyes.
Par Coline Gosciniak,
Responsable de la bibliothèque Carnegie et des fonds patrimoniaux de la bibliothèque municipale de Reims.
Elaborée en Chine au VIIe siècle, la technique de la gravure sur bois, également appelée xylogravure, se répand en Europe au cours du XVe siècle. Diffusée largement grâce aux ouvrages imprimés qu’elle illustre, la xylogravure constitue l’une des évolutions majeures de l’histoire du livre et permet la reproduction en de nombreux exemplaires d’une même image.
Cette conférence vous permettra d’en découvrir les principales caractéristiques ainsi qu’une sélection d’ouvrages représentatifs de cette technique.
Par Pierre-Eugène Leroy
Maître de conférences au Collège de France.
La ville de Troyes dévoile, depuis peu, ses charmes au grand public : églises, monuments civils, maisons à pans de bois, rues pittoresques surgissent littéralement de l’épaisse gangue du temps…
Erudits et chroniqueurs, depuis longtemps, ont préparé cette métamorphose en développant une relation particulière avec Troyes, puisant dans les réalités de sa situation, les événements qui s’y sont déroulés, les monuments qu’on y a élevés, la société qui y a prospéré, une source d’inspiration et d’engagement : l’académicien Albert Babeau (1835-1914) est l’exemple le plus accompli pour une époque déjà lointaine, mais aujourd’hui encore, cette ville séduit des historiens qui n’ont pas peur de libérer leur plume.
Par Johan
De la librairie Bidibul à Troyes.
Apparus timidement en France dans les années 80, les mangas ont connu le succès à partir de 1990. Héritières des estampes japonaises, ces bandes dessinées, qui s’adressent à un public fort varié, ont connu des évolutions importantes tout au long du XXᵉ siècle.
C’est à cette histoire et à une familiarisation avec l’objet Manga qu’est consacrée cette présentation assurée par un spécialiste troyen.
Par Pascal Fulacher
Directeur de l’atelier du Livre & de l’Estampe de l’Imprimerie Nationale.
Docteur en Art et Sciences de l’art (Paris 1 -Sorbonne) et historien du livre.
Au cours de cette conférence, sera retracée, à travers un exposé illustré de 200 images, l’histoire de l’Imprimerie Nationale depuis ses origines, et seront présentés ses collections typographiques et graphiques, uniques au monde, ainsi que l’ensemble de ses savoir-faire perpétués depuis bientôt quatre siècles.
Par Stéphanie de Saint Marc
Maître de conférences à l’Université de Paris II, Panthéon-Assas.
Directrice de l’Irpi [Institut de recherche en propriété intellectuelle].
Autrice d’un ouvrage intitulé Nadar, paru aux éditions Gallimard en 2010 dans la collection NRF Biographies.
Une dédicace aura lieu avant la conférence !
Par Florine Lévecque-Stankiewicz
Conservatrice à la Bibliothèque Mazarine à Paris et commissaire de l’exposition.
Cette conférence présente l’exposition, qui se tiendra à la Bibliothèque Mazarine à partir du 14 novembre 2018, et sera inaugurée 500 ans après l’arrivée des premiers textes luthériens à Paris. Elle est consacrée la diffusion du message luthérien sur le territoire français, et à Paris en particulier, depuis les premiers textes importés des centres d’impressions germaniques (1518) jusqu’au premier Index de la Faculté de théologie de Paris (1544). Malgré la condamnation officielle de la Faculté de théologie de Paris (1521), la pensée de Luther continue à circuler, par le biais d’éditions clandestines (à Paris, mais aussi Anvers, Neuchâtel, Strasbourg), ou sous des formes diverses : citations, traductions, etc.
L’exposition associe la Bibliothèque Mazarine et la Société d’Histoire du Protestantisme français ; elle sollicite, outre les collections de la Mazarine et de la SHPF, celles de la BnF, de la Bibliothèque Sainte Geneviève, le Musée Calvin à Noyon.
Intervenants
Emmanuelle Minault-Richomme et François Berquet (Médiathèque TCM)
« À la source. Manuscrits et archives de Grosley et Simon de Troyes dans la collection de la Médiathèque de Troyes Champagne Métropole »
Dominique Quéro (professeur de littérature française, Université de Reims Champagne-Ardenne)
« Grosley et Simon de Troyes : parcours croisés de deux polygraphes champenois »
Jacques Bernet (maître de conférences honoraire en histoire moderne, Université de Valenciennes)
« Les débuts de la presse périodique troyenne, des Ephémérides de Pierre-Jean Grosley (1757-1768) aux Affiches d’Edouard-Thomas Simon (1782-1795) »
Jean-Louis Haquette (professeur de littérature comparée, Université de Reims Champagne-Ardenne)
« Simon de Troyes et la pratique de la traduction »
Présentation de la base de données « Collectionneurs de Livres en Champagne Ardenne ».
Par Émmanuelle Tisserand, responsable des fonds patrimoniaux de la médiathèque Marcel-Arland de Langres.
Elle est en charge, entre autre, de la valorisation des collections langroises, et anime des classes patrimoine pour les scolaires, ainsi que des rencontres avec le grand public intitulées “Les trésors publics de la médiathèque” . Elle organise également des expositions lors des Journées européennes du patrimoine.
Un incunable est un livre imprimé en Europe avant le 1er janvier 1501. Le premier incunable répertorié est un ouvrage sorti des presses de Mayence, la fameuse Bible à quarante-deux lignes imprimée par Johannes Gutenberg et ses partenaires en 1454. Un quart de siècle plus tard, à Venise, un haut-marnais Nicolas Jenson était qualifié de prince des typographes et dirigeait une des plus importantes imprimeries d’Europe. Comment en est-il arrivé là ? C’est la question à laquelle cette conférence tente de répondre en retraçant son parcours et en présentant ses réalisations.
Les bibliothèques langroises conservent environ 370 incunables dont un peu plus de 65 éditions de Nicolas Jenson.
Par les commissaires de l’exposition Icônes de Mai 68 à la Bibliothèque nationale de France,
Audrey Leblanc,
Docteure en histoire de l’EHESS, chargée d’enseignement en histoire à l’Université Lille 3
et
Dominique Versavel,
Conservatrice au département des Estampes et de la Photographie de la BnF, en charge des fonds de photographie moderne
Comment s’est construite notre mémoire visuelle collective des événements de Mai 68 ? Selon quels processus certaines photographies, présentées comme documentaires, ont-elles atteint un statut d’icônes ? S’appuyant sur près de 200 pièces – photographies, planches contact, magazines, documents audiovisuels -, l’exposition présentées par la BnF fait l’histoire de certaines de ces images désormais célèbres. Elle suit leur trajectoire médiatique pour mettre en évidence les conditions de leur émergence culturelle dans la mémoire collective.
Merci à la Médiathèque de TCM pour le temps et l'intérêt accordés à nos deux intervenantes.
La carrière troyenne de l’imprimeur Nicole Paris fut courte mais il livra néanmoins des éditions importantes associées à des personnages de premier plan comme Étienne Dolet. Le patronage de l’abbé de Larrivour, Jean de Luxembourg, amoureux des lettres, lui permit d’imprimer des ouvrages extraordinaires comme cet immense antiphonaire conservé à la médiathèque de Troyes et une étrange et influente édition de l’Institution du prince de Guillaume Budé. L’historien du livre Malcolm Walsby évoquera, lors de cette conférence, cet acteur fascinant du monde du livre de la Renaissance à Troyes. Au travers d’une analyse des éditions, des livres et des archives, il tentera de montrer comment Nicole Paris marqua le monde du livre et puis en disparut soudainement, laissant derrière lui bien des énigmes à élucider.
Jean Plantureux, alias Plantu, est devenu en 1985 LE dessinateur du journal Le Monde, à la suite de la décision d’André Fontaine, rédacteur en chef de l’époque, de publier ses dessins en Une du quotidien. Travaillant à ses débuts pour des journaux aux titres divers (L’Etudiant, Le Pèlerin, le Canard enchaîne, Phosphore, Science et vie, Le Point, La Grosse Bertha, Charlie Hebdo, Téléramapour n’en citer que quelques-uns), il a marqué son époque de son trait rond et candide au service d’un humour caustique, celui du journaliste engagé, défenseur de la liberté d’expression, maniant l’art du dérapage contrôlé, pour dire ce qu’il pense sans atteindre à l’intégrité des personnes.
L’exposition, qui se tient à Paris, à la BnF/François Mitterrand – Galerie des donateurs du 20 mars au 20 mai 2018, présente une centaine de dessins originaux et quelques-unes de ses sculptures (clin d’œil à Daumier) : occasion d’apprécier l’évolution graphique de l’artiste et son inventivité pour traduire ses sentiments contrastés face aux actualités nationales et internationales. Occasion aussi d’apprécier sa détermination à soutenir et défendre les dessinateurs de presse de nombreux pays à travers son association Cartooning for Peace (qu’il crée en 2006), en multipliant les témoignages, conférences, rencontres, expositions et actions pédagogiques en France et à l’étranger.
En une cinquantaine d’années, Plantu a réalisé des milliers de dessins qu’il remet à la BnF. Par cette exposition, la Bibliothèque marque sa reconnaissante et rend hommage au dessinateur de presse infatigable, témoin attentif de notre époque, armé d’un crayon habile et incisif à saisir la trame des jeux politiques et sociaux vue dans le miroir du rire et de la dérision.Par Martine Mauvieux , conservateur en chef, Bibliothèque nationale de France.
Par Didier Pasamonik
« J’aime bien les étrangers : j’ai été étranger moi-même pendant longtemps » (René Goscinny). On ne manque jamais de rappeler qu’Astérix, ce héros si « typiquement français » est l’œuvre d’enfants issus de l’immigration. Les parents d’Albert Uderzo sont italiens ; ceux de René Goscinny sont nés en Pologne et en Ukraine. À cela s’ajoute le fait que les premières années de Goscinny, les plus formatrices, ne sont pas culturellement liées à la France. Goscinny est quasiment « américain » : il vécut dix-sept ans en Argentine, puis six aux États-Unis.
Didier Pasamonik nous raconte cette histoire. Éditeur, journaliste, commissaire d’expositions, est un spécialiste reconnu de la bande dessinée. Il a publié plusieurs ouvrages sur le dessin d’humour et la bande dessinée. Il est le conseiller scientifique de l’exposition « René Goscinny – Au-delà du rire » (jusqu’au dimanche 4 mars 2018, au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris).